Sous-ordre des Aranéomorphes- Groupe des entélégynes
Famille des ARGIOPIDAE - Épeires, cycloses, argiopes...

 Liste des espèces
(3% d'endémiques)
  • Aculepeira armida (Audouin, 1825)
  • Agalenatea redii (Scopoli, 1763)
  • Araneus angulatus Clerck, 1757
  • Araneus diadematus Clerck, 1757
  • Araniella alpica (Koch L., 1869)
  • Araniella cucurbitina (Clerck, 1757)
  • Araniella inconspicua Simon, 1874
  • Argiope bruennichi (Scopoli, 1772)
  • Argiope lobata (Pallas, 1772)
  • Atea sturmi (Hahn, 1831)
  • Cyclosa insulana (Costa, 1834)
  • Cyclosa oculata (Walckenaer, 1802)
  • Cyclosa sierrae Simon, 1877
  • Cyrtarachne ixodoides (Simon, 1871)
  • Cyrtophora citricola (Forsköl, 1775)
  • Gibbaranea bituberculata (Walckenaer, 1802)
  • Gibbaranea gibbosa gibbosa (Walckenaer, 1802)
  • Gibbaranea gibbosa confinis (Simon, 1871)
  • Gibbaranea omoeda (Thorell, 1832)
  • Hyposinga albovittata (Westring, 1851)
  • Hyposinga rufula Simon, 1874
  • Larinia dufouri Simon, 1874
  • Larinia lineata (Lucas, 1846)
  • ?Larinioides cornutus (Clerck, 1757)
    Larinioides folium (Schrank, 1803)
  • Mangora acalypha (Walckenaer, 1802)
  • Neoscona adianta (Walckenaer, 1802)
  • Neoscona byzanthina (Pavesi, 1876)
  • Neoscona dalmatica (Doleschall, 1852)
  • Nuctenea corticalis (Simon, 1874)
  • Nuctenea umbricata (Clerck, 1757)
  • Zilla diodia (Walckenaer, 1802)
  • Zygiella atrica (Koch C., 1845)
  • Zygiella kochi (Thorell, 1870)
  • Zygiella x-notata (Clerck, 1757)
             

Grosse femelle de la rare Aculepeira armida (rare en Corse s'entend) sur sa toile. Peut-être d'ailleurs n'est-elle pas si rare, mais ne fréquente-t-elle que des zones d'altitude ?
Lac de Ninu, 1992.

Mâle subadulte d'Araneus angulatus paralysé par une guêpe pélopée. C'est grâce aux examens du contenu des nids de boue de cette guêpe que cette espèce est recensée en Corse !
Viscuvatu, 1999.

Toile d'un jeune Nuctenea corticalis, épeire endémique de Corse. Ces toiles sont parfois tissées sur les rembardes des ponts ou des barrières, ce qui est le cas de celle-ci.
Viscuvatu, 1999.

 

Mâle adulte de la très commune épeire diadème, Araneus diadematus. Il erre dans la végétation à la recherche d'une femelle, guidé en cela par les parfums sexuels qu'elles émettent.
Bastia, 1997.

Femelle adulte d'Araneus diadematus suspendue, dans la lumière du crépuscule, aux fils de sa toile.
Pozzu di Brandu, 1997.

Femelle adulte de Nuctenea umbricata, applatie contre un tronc d'arbre couvert de mousse. Cette épeire, répandue dans toute l'Europe, est la jumelle de N. corticalis, endémique de Corse.
Bucugnanu, 1998.

Moeurs généraux

Les moeurs et les biotopes sont très diversifiés suivant l'espèce ou le genre considéré.

Certaines sont nocturnes, d'autres, plus rares, diurnes ; la retraite de soie tissée dans la végétation est la règle pour certaine, d'autre stationnent immobile au centre de leur toile ; l'insolation intense est recherchée par plusieurs espèces, alors que d'autres ne s'installent qu'en ambiance humide et ombragée ; certaines sont des géantes pour notre faune, d'autres des naines.

Cependant, toutes sont des chasseuses au filet à spire collante, qui emmaillotent leur proie de soie avant de la mordre, puis attendent en retrait que le poison fasse effet avant de revenir, de transporter la proie immobilisée dans la retraite si elle existe, et d'y finir la liquéfaction des tissus par des injections de sucs digestifs pour enfin les aspirer.

Une remarque particulière est à faire au sujet du genre Cyclosa, qui aligne en travers de sa toile les petits cadavres de ses victimes, puis ses cocons, l'araignée elle-même se tenant immobile, pattes recroquevillées, quasiment invisible au milieu de cet alignement.

Parmi les toiles orbitèles de cette famille, il en est une, unique sous nos latitudes, qui est très modifiée, affectant la forme d'une plate-forme horizontale étayée d'un réseau complexe et étendu en son dessus : celle du genre Cyrtophora.

En outre, le modèle de toile de base, circulaire, dit justement orbitèle, peut être plus ou moins tordu en «roue de vélo voilée» chez certaines espèces.

Le nombre de rayons varie énormément, depuis 9 à 30 pour les Araniella, jusqu'à 20 à 50 pour les Argiope, et même 30 à 66 pour la petite Zilla.

Le genre Zygiella se caractérise par un rayon dépourvu de spire collante, donnant l'aspect d'une toile entaillée à l'image d'une tarte entamée.

     

 Description générale

Cette famille est importante en nombre et recèle certaines de nos espèces les plus grosses et les plus colorées.

Elles sont surtout connues par leur toile, magnifique filet de chasse en forme de roue dite toile orbitèle. Le moyeu en est fermé (sauf chez les Cercidia), et certaines portent un stabilimentum, sorte de paraphe de soie blanche ajouté en travers du centre de la toile à la fin du tissage (genres Argiope et Cyclosa).

Les pattes, épaisses et relativement courtes, sont garnies de fortes épines.

Les fémurs n'ont pas de trichobotrie, à l'inverse des Tetragnathidae.

Les organes génitaux sont complexes, avec des épigynes à relief chitinisé et des paracymbiums en forme d'apophyse.

L'abdomen peut être très volumineux (surtout celui des femelles adultes), lisse et régulier, bossu ou encore hérissé de tubercules, parfois aussi les sigilles forment des boutons marqués.

Les cocons sont très variables suivant les espèces, certains atteignant de hauts niveaux de complexité (genre Argiope) avec des enveloppes successives de soies de qualités différentes (isotherme, étanche...), alors que d'autres sont constitués très simplement d'une bourre floconneuse autour du sac d'oeufs (genres Nuctenea, Zygiella...).