Famille des SALTICIDAE - Araignées sauteuses |
(16% d'endémiques) |
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Les araignées sauteuses sont errantes et diurnes, sauf exception (Cyrba algerina est plutôt crépusculaire). La soie est filée pour confectionner des loges servant d'abri pour la nuit, ou pour plusieurs jours à la mauvaise saison, ainsi que pour muer ou pondre. Dans ce dernier cas, la loge tissée est plus grande. La prédation se fait à vue ; les proies capturées sont souvent aussi grosses que l'araignée, rarement plus. Le déroulement de l'attaque d'une Menemerus semilimbatus (Hahn), observé sur un mur ensoleillé de Pozzu di Brandu en juillet 1996, résume assez bien la technique générale de ces araignées :
L'accouplement donne lieu à des parades très animées, le mâle qui rencontre une femelle exécutant, pour la décider à accepter sa semence, une véritable danse de séduction. Il agite pour cela ses parties du corps les plus colorées ou contrastées (abdomen, qu'il tient alors dressé, pattes-mâchoires, pattes ambulatoires diverses...), mais la coloration des cils et barbes ainsi que les chélicères hypertrophiées de certains jouent aussi un rôle. Cependant, des accouplements sans préliminaires (le mâle fécondant dans sa loge la femelle qui vient de muer) ont été décrits. La femelle fécondée va tisser une loge plus spacieuse que celles habituellement fabriquées et y confectionne un cocon lenticulaire recevant la ponte. Elle garde ses oeufs jusqu'à l'éclosion, qui voit sortir des jeunes encore dépourvus de leurs yeux. Après leur seconde mue, ils ont acquis ces organes essentiels et peuvent quitter le giron maternelle pour courir leur premières chasses. La femelle meurt peu après. |
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Très grande famille comptant plus de 4 000 espèces au monde. En Corse, c'est la seconde famille pour l'importance numérique avec 71 taxons (sub)spécifiques recensés dont 11 endémiques (soit environ 16%), mais elles ne sont pas bien connues pour autant : 36 espèces n'ont pas été retrouvées depuis les travaux d'E. Simon (1875-1914) par exemple. La taille est petite à moyenne, comprise entre 2 et 12 mm en Corse. La description des yeux, très inégaux de taille, suffit pour caractériser cette famille : les 4 antérieurs, placés sur le plan vertical du céphalothorax, sont très gros et resserrés ; les 2 médians fournissent une image binoculaire d'excellente résolution (pour une araignée), et détectent les couleurs ainsi que, probablement, la lumière polarisée, et ils ont en outre une capsule oculaire capable de se déplacer dans tous les sens, d'avant en arrière pour effectuer la mise au point (comme un objectif d'appareil photo), de gauche à droite et de haut en bas, et aussi un curieux mouvement de rotation intervenant dans la reconnaissance des proies et des partenaires ; les yeux postérieurs sont disposés en rectangle, les médians sont très petits, presque vestigiaux. La pilosité de la face, dont l'aspect est un critère spécifique au sein de nombreux genres, porte des noms particuliers : autour des gros yeux antérieurs, les soies, souvent colorées vivement, sont des cils ; entre ces yeux et les chélicères, sur le clypéus, ce sont des barbes. L'aspect général est par ailleurs très variable, allant des espèces trapues et assez massives chassant au sol, jusqu'aux espèces allongées et aplaties des troncs d'arbres et aux mimétiques de fourmis au pédicule allongé très visible et à l'abdomen étranglé. Les autres caractères généraux sont un céphalothorax presque toujours plus long que large, de forme carrée en avant et arrondie en arrière ; des chélicères normalement verticales, mais les mâles de certains genres les ont très développées et projetées en avant (dimorphisme sexuel) ; les pattes sont plutôt courtes et robustes, parfaitement adaptées au saut (les mâles de certains genres ont des soies colorées disposées en rangs ou en brosse qu'ils utilisent lors des parades, d'autres ont des pattes I plus fortes, renflées, et souvent plus sombres) ; l'abdomen a une forme plus ou moins allongée, arrondie en avant et s'amenuisant en arrière ; les filières sont terminales, généralement courtes ; le pédicule est court, caché par l'abdomen, sauf pour les genres myrmécomorphes (Myrmarachne, Leptorchestes et Synageles) chez qui il est visible, participant à l'aspect "taille fine" imité de la fourmi. |
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