Sous-ordre des Aranéomorphes - Groupe des entélégynes
Famille des THERIDIIDAE - Théridions, malmignattes...

 Liste des espèces
(7% d'endémiques)
  • Achaearanea lunata (Clerck, 1757)
  • Achaeranea riparia (Blackwall, 1834)
  • Achaeranea tepidariorum (Koch, 1841)
  • Anelosimus aulicus (Koch C., 1838)
  • Anelosimus pulchellus (Walckenaer, 1802)
  • Anelosimus vittatus Koch C., 1836
  • Argyrodes argenteola (Simon, 1873)
  • Argyrodes gibbosus (Lucas, 1846)
  • Argyrodes nasica (Simon, 1873)
  • Argyrodes rostrata (Simon, 1873)
  • Crustulina scabripes Simon, 1881
  • Dipoena braccata (Koch C., 1841)
  • Dipoena convexa (Blackwall, 1870)
  • Dipoena melanogaster (Koch C., 1845)
  • Dipoena testaceomarginata (Simon, 1881)
  • Dipoena umbratilis (Simon, 1873)
  • Enoplognatha mandibularis (Lucas, 1846)
  • Enoplognatha maritima Simon, 1884
  • Enoplognatha nigromarginata (Lucas, 1846)
  • Enoplognatha ovata (Clerck, 1757)
  • Enoplognatha thoracica (Hahn, 1831)
  • Enoplognatha testacea Simon, 1884
  • Episinus algericus Lucas, 1846
  • Episinus maculipes Cannava, 1876
  • Episinus theridioides (Simon, 1873)
  • Episinus truncatus Latreille, 1809
  • Euryopis acuminata acuminata (Lucas, 1846)
  • Euryopis acuminata tarsalis Pavesi, 1875
  • Latrodectus mactans tredecimguttatus (Rossi, 1790)
  • Pholcomma gibbum (Westring, 1851)
  • Phoroncidia paradoxa (Lucas, 1846)
  • Robertus arundineti (Cambridge O.P., 1871)
  • Robertus neglectus (Cambridge O.P., 1871)
  • Steatoda albomaculata (De Geer, 1778)
  • Steatoda nobilis (Thorell, 1875)
  • Steatoda grossa (Koch C., 1838)
  • Steatoda paykulliana (Walckenaer, 1806)
  • Steatoda phalerata corsica Simon, 1873
  • Steatoda triangulosa (Walckenaer, 1802)
  • Theridium bimaculatum pellucidum Simon, 1873
  • Theridium crinigerum Simon, 1881
  • Theridium denticulatum (Walckenaer, 1802)
  • Theridium genistae Simon, 1873
  • Theridium gentile Simon, 1881
  • Theridium hemerobius Simon, 1914
  • Theridium herbigrada Simon, 1873
  • Theridium musivum Simon, 1873
  • Theridium mystaceum Koch L., 1870
  • Theridium nigropunctatum Lucas, 1848
  • Theridium nigrovariegatum Simon, 1873
  • Theridium pallens Blackwall, 1834
  • Theridium petraeum Koch L., 1872
  • Theridium pinicola Simon, 1873
  • Theridium simile Koch C., 1836
  • Theridium sisyphium (Clerck, 1757)
  • Theridium tinctum (Walckenaer, 1802)
  • Theridium uncinatum Lucas, 1846
  • Theridium varians varians Hahn, 1831
  • Theridium varians rusticum Simon, 1873
  • Theridula opulenta (Walckenaer, 1837)
             

Femelle d'Enoplognatha maritima juste après sa ponte, ce qui explique son aspect efflanquée. Cette araignée, découverte en Corse à l'occasion de l'inventaire de l'aranéofaune de la plaine orientale, se cantonne aux marais salés. Étang de Palu, 2000.

 

Jeune Steatoda nobilis, espèce en extension, anthropophile, à la morsure dangereuse. Elle est très commune dans toutes les villes et villages de Corse, au moins jusqu'à 800 m d'altitude.
Ajaccio, 1990.

Femelle d'Enoplognatha testacea tentant de mettre ses cocons à l'abri après que la pierre sous laquelle elle se trouvait a été soulevée. Cette espèce fréquente les sous-bois de maquis haut. Cavru, 1999.

 

Femelle d'Enplognatha ovata sur son cocon, au creux d'une tige de Dittrychia viscosa. Corte, 1989.

Moeurs généraux

Les proies capturées sont extrêmement diverses, et certains genres (Steatoda, Achaeranea, Latrodectus) sont capables de tuer les plus imposantes. Nous avons ainsi vu se faire dévorer de gros coléoptères ténébrionides (Blaps sp.), des iules, des cloportes, et même un jeune lézard des murailles de 7 cm de long, sur lequel une Achaeranea tepidariorum (Koch) festoyait.

Une mention particulière doit être faite pour le genre Argyrodes, dont certains membres vivent installés sur la toile d'autres araignées, principalement mais non exclusivement de la famille des Argiopidae, et y volent des proies (d'où leur qualificatif de kleptocommensales), et pour le genre Euryopis rassemblant deux taxons myrmécophages stricts.

La cour du mâle consiste à faire vibrer délicatement la toile de la partenaire désirée, et à faire grincer son organe stridulatoire pour lui faire accepter sa présence.

La différence de taille entre les sexes peut être nulle (Episinus, Crustulina, Argyrodes), très faible (majorité des genres) ou importante (Latrodectus).

Les cocons, souvent multiples, ont une forme sphérique plus ou moins déformée. Ils sont suspendus dans la toile de la femelle, et chez certains genres celle-ci nourrit ses jeunes par régurgitation (Achaeranea).

     

 Description générale

C'est une des familles les mieux représentées en Corse, arrivant en troisième position pour le nombre de taxons derrière les Salticidae (71 espèces) et les Linyphiidae (74 espèces). Cependant, sont taux d'endémisme est très faible.

Elle recèle l'araignée la plus venimeuse d'Europe, célèbre sous ses noms communs de veuve noire ou malmignatte.

Le céphalothorax est généralement lisse et glabre, parfois décoré de fines ponctuations. Sa forme varie suivant les genres d'aplati à globuleux, bossu ou encore fortement surélevé.

Les chélicères sont petites, sauf chez les mâles d'Enoplognatha chez qui ils sont forts et obliques.

Les pattes, plutôt courtes et fines, portent rarement des épines, qui sont alors faibles et isolées. Généralement, le tarse IV a une rangée ventrale de 6 à 10 "fausses griffes", généralement dentelées.

L'abdomen est souvent presque entièrement glabre, brillant, avec des soies fines éparses et couchées. Sa forme est le plus souvent (sub)globuleuse, mais elle peut aussi, suivant les genres, être élargie ou, au contraire, effilée en arrière, ou encore porter un ou plusieurs tubercules dorsaux.

Les dessins spécifiques, souvent riches et variés, sont aussi bien dorsaux que ventraux.

Les mâles possèdent presque tous un organe stridulatoire constitué d'un rebord chitinisé en avant de l'abdomen, surplombant le pédicule qui vient frotter une série de stries concentriques sclérotisées à l'arrière du céphalothorax. Cet instrument stridulatoire est utilisé lors de la parade sexuelle, mais les sons émis sont inaudibles pour l'homme.

La toile est typiquement un réseau serré s'étendant dans les trois dimensions. Suivant les genres et les proies recherchées, les fils sont collants à la partie supérieure (Theridium), ou à la base des fils inférieurs (Steatoda, Dipoena). Parfois, une nappe centrale à mailles fines est tissée (Steatoda, Dipoena).