Famille des THOMISIDAE - Araignées-crabes |
(14% d'endémiques) |
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Moeurs généraux Ces araignées sont d'extraordinaires pratiquantes de la chasse à l'affût, qui est leur grande spécialité. Sur les fleurs (Synaema, Thomisus, Misumena), sur les feuilles (Heriaeus), dans les herbes (Runcinia), sur les écorces (Tmarus, Oxyptila) ou au sol (Xysticus), de patientes embuscades sont tendues. Le seul mouvement fait pour favoriser la capture de l'insecte convoité est une rotation très lente pour se placer face à lui, rarement complétée d'une lente progression de quelques millimètres. Quand la distance est jugée convenable entre le prédateur et sa cible, la chasse se clôt par un petit bond soudain, une étreinte des pattes antérieures munies d'épaisses épines qui retiennent la victime, et une morsure précise à la nuque qui instille un venin foudroyant au plus près des ganglions nerveux. Parfois, la proie est si puissante qu'un envol désespéré entraîne enlacés tueur et victime dans les airs, mais bientôt ce macabre couple rejoint les herbes, et le repas de l'araignée-crabe peut commencer. Les tissus internes de la victime, préalablement dissous par des injections d'enzymes et de venin, sont aspirés à travers de minuscules perforations pratiquées en divers points du corps. L'araignée ne tient sa proie qu'avec ses chélicères pendant qu'elle en sirote le contenu, ce qui peut faire croire, quand on la découvre à ce moment, que la morsure ayant entraîné la mort se fait n'importe où, suivant la présentation de la cible lors de l'embuscade. Il n'en est rien, la rapidité de la mise à mort, nécessaire pour éviter des représailles dangereuses, impliquant une injection de venin au plus près des ganglion cérébraux, généralement à l'arrière de la tête chez les insectes. L'exosquelette vidé est ensuite abandonné. Les proies capturées sont variables suivant les espèces, mais les plus courantes sont les abeilles et autres hyménoptères butineurs, les papillons, les coléoptères pas trop blindés, et aussi d'autres araignées, y compris de la même espèce. Dans leur jeune âge, elles font grande consommation de petits insectes volants comme les pucerons. La possession d'une fleur peut donner lieu à des rixes, semblants se dérouler au ralenti, et se terminant dans le meilleur des cas par une fuite du plus faible, ou par sa consommation par le plus fort. L'accouplement donne lieu à une parade essentiellement tactile, les mâles, véritables gringalets pour la plupart, se promenant sur les femelles, les couvrant de fins fils de soie, puis se glissant sous elles pour les féconder. L'accouplement lui-même est court, toujours inférieur à une heure, et se déroule souvent sous un chaud soleil estival. La femelle garde ensuite son cocon, sans plus rien manger, et périt avant l'éclosion. |
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Les araignées-crabes sont surtout caractérisées par leurs pattes antérieures plus fortes que les postérieures et dirigées latéralement, et par leur aptitude à se mouvoir de côté comme les crustacés dont elles ont emprunté le nom. Les yeux sont petits, faiblement hétérogènes (les médians plus petits que les latéraux), portés sur des tubercules pour les latéraux. Le front brusquement tronqué en avant et les chélicères larges à la base s'atténuant en cône confèrent à ses araignées un portrait caractéristique. L'abdomen est élargi en arrière, prenant souvent un aspect triangulaire vu de dessus. Les téguments ne sont que partiellement couverts de soies et d'épines éparses, et offrent des coloris variés, souvent vifs, sauf pour les genres Oxyptila, Xysticus et Tmarus qui arborent des coloris bruns et gris, très cryptiques au sol et sur les écorces qui sont leurs biotopes d'élection. Le cocon est lenticulaire, avec une couture souvent ondulée sur son pourtour. |
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