Sous-ordre des Mygalomorphes
Cteniza sauvagesi
(Rossi) (Ctenizidae) Mygale noire de Corse
Les espèces proches
Cteniza moggridgei Cambridge, 1874
             

Distribution

Endémique de la Corse, de la Sardaigne et des îles Pontines.


Vue générale d'un mâle adulte de Cteniza sauvagesi surpris de nuit en novembre en pleine ville à Bastia (Haute-Corse).


Les pédipalpes, très allongés, présentent des bulbes copulatoires simples, en poire à pointe éffilée.


La femelle de Cteniza sauvagesi est massive, impressionnante quand elle ouvre ses crochets.
Poghju di Venacu (Haute-Corse), printemps.

 Écologie

Cette mygale terricole creuse son terrier dans les terrains meubles et relativement compacts de roches décomposées (arène granitique par exemple). Elle choisit aussi bien les talus terreux que les pieds des arbres si le sol est assez nu (sous-bois de chênes-lièges par exemple), ou encore les terrains plats et dégagés, comme les sentiers peu fréquentés, du moment que le sol n'est pas trop humide.

L'araignée chasse de nuit en ouvrant légèrement son clapet et en se précipitant sur tout insecte ou autre petit arthropode qui passe à sa portée. Sa dernière paire de patte reste toujours dans le terrier, sinon le couvercle pourrait se refermer et empêcher son retour.

La morsure, potentiellement dangereuse au regard de la taille et de la puissance des chélicères, n'est pas crainte, car cette araignée est peu agressive et plutôt pataude quand on l'extrait de son abri, bien que capable de petits bonds.

Les mâles sont errants à la fin de l'automne et en hiver.

La ponte a lieu entre avril et juin, et on peut voir des grappes de jeunes, blanchâtres, agglutinés près de l'ouverture du terrier dès la mi-avril. Les bébés restent avec leur mère assez longtemps, puis essaiment en marchant. La plus petite cténize trouvée dans un terrier indépendant mesurait cinq millimètres de long.

On la trouve toute l'année, et la femelle peut vivre plusieurs années (cinq au moins, peut-être jusqu'à dix ans).


Détail d'un bulbe du mâle adulte.

Description

La silhouette est massive, les chélicères puissantes.

Le céphalothorax est brun sombre, presque noir, lisse et brillant. Il porte une fossette thoracique procurvée. Les yeux, au nombre de huit, sont rassemblés en amas au sommet de la bosse frontale du céphalothorax.

L'abdomen ne porte pas de dessin net. Il est brun, les flancs et le ventre sont plus clairs. Les oeufs des femelles sur le point de pondre sont visibles par transparence sur les côtés.

Les pattes sont relativement courtes et très robustes, parfaitement adaptées à la vie terricole.

Le mâle est très semblable à la femelle, si ce n'est que son aspect est plus élancé.

La taille moyenne est de 18 à 25 millimètres, le maximum cité est de 30 millimètres.

Le terrier simple, sans diverticule, atteint 10 à 30 centimètres de long et l'intérieur est entièrement tapissé de soie blanche du vivant de l'araignée, rapidement brunâtre (par les infiltrations d'argiles) ou verdâtre (par le développement d'algues microscopiques) après sa mort. L'entrée est obstruée par un épais opercule de soie mêlée à de la terre et dont les bords biseautés permettent une fermeture quasiment étanche. Le camouflage visuel de ce couvercle est basé sur des éléments du terrain des alentours immédiats (grains de sable, terre, lichens) qui sont y sont fixés par de la soie. Certains éléments végétaux peuvent y pousser naturellement par la suite.

Carte des stations

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