Sous-ordre des Mygalomorphes
Famille des CTENIZIDAE - Mygales fouisseuses noires, cténizes

 Liste des espèces
(100% d'endémiques)
             

 Femelle de Cteniza sauvagesi à l'entrée de son terrier. La partie terminale de ce terrier est normalement au ras du sol (photo ci-contre), mais sur certains talus le ruisselement les déchausse.
Bastia, 1996.

Clapet légérement soulevée par la Cteniza sauvagesi durant la nuit. C'est ainsi qu'elle attend longuement le passage d'un petit insecte ou cloporte pour tenter de s'en saisir.
Bastia, 1996.

Moeurs généraux

Les Ctenizidae sont des araignées imposantes, puissantes, potentiellement capables de morsures profondes et d'importantes injections de venin. Cependant, leur mode de vie terricole et leur défaut d'agressivité quand on les découvre, au cours de travaux de terrassement par exemple, font qu'elles ne sont impliquées dans aucun cas connu d'aranéisme.

Seuls les jeunes savent creuser un terrier, et une femelle adulte déterrée, posée sur un sol propice à l'excavation, mourra bientôt en ayant été incapable de se servir à nouveau de son rastellum.

Les mâles adultes sortent de leur terrier après leur dernière mue, et partent à l'aventure à la recherche de femelles réceptives, échouant parfois dans les maisons. Ces errances ont lieu durant les mois d'octobre et novembre, la nuit. Il est probable que les phéromones des femelles matures les guident. L'accouplement a lieu à l'entrée du terrier, après que le mâle a tapoté la porte pour annoncer sa nature et ses intentions. On ignore le nombre de femelles qu'un mâle peut ainsi visiter. La ponte a lieu au fond du tube, dans un simple cocon constitué de quelques fils. Les jeunes restent longtemps avec leur mère, de 4 à 8 mois environ. L'essaimage se fait ensuite "à pattes", à peu de distance, ce qui explique les véritables colonies qui finissent par se former quand le terrain est favorable. Ces jeunes voyageurs percent leur premier petit terrier parfois tout près de celui d'un adulte (leur mère ?). La durée de vie dépasse 5 ans pour les femelles. La prédation est nocturne, et se fait à l'affût, caché par l'opercule légèrement entrouvert. Le terrier n'est pas quitté complètement, les pattes IV restant toujours accrochées à son bord pour permettre un retour instantané après la saisie et le poignardage de la proie.

     

 Description générale

Famille très réduite, ne comprenant que deux espèces sur la zone.

La taille est moyenne à forte, parfois supérieure à 25 mm. Le céphalothorax est uni, glabre et brillant. Une profonde fossette dorsale en forme de croissant de lune aux pointes dirigées vers l'avant (procurvée) le marque. Les chélicères portent une rangée de pointes robustes à l'extrémité de l'article basal ; cette structure, appelée rastellum, sert de véritable pic pour creuser le terrier. Les hanches de la patte-mâchoire ne forment pas de lame maxillaire. Les tarses des pattes portent deux rangs d'épines latérales fortes, aidant à retenir les proies lors de la chasse.

Le terrier, profond de 10 à 20 cm environ, est simple, entièrement tapissé de soie blanche peu adhérente aux parois, et clos par un épais opercule circulaire, à bords biseautés, constitué de couches alternées de soie et de terre ; sa surface est soigneusement camouflée par l'adjonction de particules semblables à celles qui couvrent le sol immédiatement environnant (grains de terre, lichens, mousses...). Des petites perforations alignées sur la face interne, à l'opposé de la charnière, sont autant de points d'ancrage pour les griffes de l'occupante quand elle veut s'opposer à l'ouverture en force de son abri.