Les températures extrêmes peuvent être
supportées de plusieurs façons par les araignées.
La résistance même de l'organisme est très
variable suivant les espèces, qui sont pour certaines,
comme l'épeire des roseaux, Larinioides cornutus
(Clerck), capable de voir leur température corporelle
chuter couramment à -7°C, et exceptionnellement
à -25°C, et cela sans geler (les liquides corporels
sont dits en surfusion).
La majorité des autres araignées de nos régions
résistent également à des températures
négatives en gardant leur milieu intérieur
en surfusion grâce à des composés «antigel»
qu'elles synthétisent.
La résistance peut être améliorée
par une protection qui peut être fabriquée
par l'araignée elle-même (elle s'enferme alors dans
une loge de soie généralement simple, en
tissu d'une seule épaisseur), ou encore être tissée
par le mère autour des oeufs (cocon).
Certains de ces cocons sont très simples, réduits
à quelques fils ou à un tissu fin qui ne jouent
alors aucun rôle isolant (cocon des Pholcidae,
des Scytodidae), mais d'autres
sont des chefs-d'oeuvre exemplaires d'isolation, non seulement
vis-à-vis de la température mais aussi des pertes
d'eau et des prédateurs ou des parasites.
Les cocons des argiopes de nos régions, Argiope
lobata (Pallas) et Argiope bruennichi (Scopoli),
sont à cet égard parfaitement représentatifs :
les couches de soie les composant sont multiples et de qualités
différentes, cotonneuses, papyracées, bouclées.
La résistance aux températures extrêmes
concernent aussi les hautes températures, et il
faut savoir qu'une épeire sur sa toile en plein soleil
estival peut voir sa température corporelle atteindre
+45°C sans dommages. Les araignées lapidicoles
par contre meurent rapidement à ces températures.
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